

Juin 2013, 2 ans après ma première participation à cette formidable épreuve, me voici de nouveau prêt à affronter les pentes des montagnes ardéchoise. Si l’épreuve est aujourd’hui ma cyclosportive préférée, c’est qu’elle réunie tout ce qui me fais aimer le vélo : beauté des paysages, variétés et qualités des routes, accueil réservé par les nombreux bénévoles, régale du ventre et des oreilles lorsqu’arrivent l’heure des ravitos. Alors pourquoi se contenter d’une seule et courte journée?

J’ai choisi cette année de réaliser en 2 jours « le Tanargue », parcours long de 386km, pour 19 cols et un peu plus de 7440m de D+. La forme est là, l’ascension de mon premier Ventoux bien digéré et, plus surprenant encore, il fait beau!!! C’est t’i pas possible? Une cyclo sous le soleil en 2013??? Bien oui, malgré des orages annoncés pour le samedi soir, il fera beau tout le week-end.

Ce massif escarpé où le tonnerre gronde parfois a donné le nom à ce parcours magnifique, agrémenté de cols somptueux comme La Croix de Millet et surtout le plus long de l’Ardèche : le Meyrand avec ses 24 km de montée. Prunet, Rocher, Chassiers, Largentière, Tauriers, Joannas, Rocles, Valgorge et Loubaresse sont véritablement étonnantes.
Vendredi 14 juin, Saint-Félicien/Lanarce (204 km/4117m)
Me voici donc à Saint-Félicien pour le grand départ. C’est la première fois que je m’aligne sur une épreuve en plusieurs jours et je dois bien avoué que je suis un peu stressé…pas pour le programme de la journée, oh non, mais plutôt pour celui du lendemain. Comment réagira mon corps après 2 étapes consécutives dépassant les 200km? La clé sera bien entendu la gestion de l’effort lors de la première journée.
La voiture garée, je me dirige de suite vers la salle pour le retrait des dossards (je porte le n°21418) et le dépôt des bagages. Pas de soucis cette année, l’organisation est au top et puis nous sommes bien loin de l’agitation du samedi. Il est 6h30 lorsque j’arrive sur la ligne…. un peu plus de 6h50 lorsque je la franchis. Pas de précipitation cette année, l’objectif est de profiter. Départ tranquille donc dans le col du Buisson. Pas de marée jaune « k-Way » cette année, mais il fait frais malgré tout et j’apprécie une fois de plus d’avoir avec moi ma thermique.
Le départ est similaire au parcours classique « Ardéchoise », avec d’abord la montée du col de Nonières puis celle du Mézhilac. Celui-ci est
finalement bien moins dur que dans mes souvenirs. Je fais une bonne ascension ce qui me permets de rattraper un gars du coin à 4km du sommet. Pas de ravitos cette année, ceux-ci ne seront installés que demain. Dommage car j’en garde un très bon souvenir moi du ravito du Mézhilac!
Descente vers Antraigues, très belle, puis vient le col d’Aizac, toujours aussi court mais toujours aussi raide! Nouvel arrêt pour remplir les bidons et retirer les jambières. Il ferait presque chaud finalement. De la nouveauté maintenant avec le col de Juvinas qui s’ouvre sur une descente à la fois sinueuse et technique. Vient ensuite le col de la Croix de Molière, une formalité. La traversé de Jaujac, petit village niché au cœur du parc régional naturel des Monts d’Ardèche m’interroge sur la taille de cette zone protégée. Comment se fait-il que celle-ci soit si restreinte alors que l’Ardèche regorge de richesses? Image carte postale : petites bâtisses de pierres nichées au sein de montagnes sauvages où les cours d’eau ne tarissent jamais.
Nous traversons maintenant plusieurs villages qui font parties des plus beaux d’Ardèche.
D’abord Rocher et ses maisons traditionnelles….

…puis Chassiers et ses Flamand-Rose…heu c’est bien ça


…l’Argentière, qui est aussi l’une des plus petites sous-préfecture de France…

…puis nous entamons la montée vers Tauriers où un copieux ravitaillement nous attends…avant de reprendre la route en direction de la Joannas…


… Rocles et son col (476m) marque la fin de la promenade puisque nous arrivons au GROS morceau de la journée : le Col de Meyrand et ses 24km d’ascension. L’entame du col est douce, la route serpentant d’abord le long d’un petit cours d’eau,…

…avant de s’élever très progressivement vers Loubaresse et le sommet du Meyran. Point de vue.



Le Col du Bez (1230m) est situé sur la ligne de partage des eaux Méditerranée/Atlantique

Le Mont Gerbier des Joncs et le Mézenc se dressent déjà à l’horizon. Je vous dis à demain !!!!
Col de Chavade puis dernier plateau avant de redescendre sur Lanarce. Ainsi s’achève cette magnifique journée, le compteur indique un peu plus de 200km, le dénivelé positif supérieur à 4000m, je suis vanné. Après avoir erré un moment dans le village de Lanarce, je fini par trouvé mon lieu d’hébergement. Et qu’elle ne fut pas ma surprise de découvrir que nous dormirons cette nuit au couvent. L’accueil des religieuses est chaleureux, nous avons même le droit à une petite mousse! Comme quoi. Après ces quelques minutes de repos, nos hôtes nous accompagnent vers nos quartiers. Nous passerons la nuit dans un dortoir de colonie, chose dont je ne tarderai pas à faire les frais puisque je passe à travers mon sommier à 2 reprises. Hop, récupération d’une latte au niveau des pieds pour la remettre au centre, ça roule! La douche et les toilettes aussi sont d’époques, chaînette pour actionner la douche comme la chasse. C’est rustique mais ça mérite d’être vécu,…ne serait-ce que pour la déconnade!!!!


Bon c’est pas tout ça mais j’ai faim moi! Ca tombe bien on nous appel à la soupe. Oui, Oui à la soupe, très bonne….mais un peu light pour un sportif! Heureusement, la soupe n’est que la mise en bouche puisque 2 grosses assiettes de pâtes arrosés d’une sauce champignons/lardons accompagnés de blancs de poulet vont suivre. Je me régale, tout comme mon compagnon de table, un Alsacien adepte de l’Ardéchoise et des Paris-Brest! L’ambiance est bonne enfant mais il se fait déjà tard…il est 21h30 quand je décide d’aller me coucher.
Réveil programmé à 6h, la nuit passe d’une traite. Je suis tellement fatigué…
Lire la suite >>