07.03
Résumé

Cette année encore, mon frangin m’accompagne pour aider à la logistique. Il parait que l’on se ressemble. De vrais jumeaux…
Et voilà, c’est fait. J’ai échoué. Un bel échec après celui du Solstice, il y a tout juste 15jours. Deux échecs consécutifs sur deux épreuves aux parcours qui auraient du être mythiques. Deux échecs certainement un peu liés…
On ne peut pourtant pas dire que je ne m’y étais pas préparé. 2012, 2022. 10 ans d’entrainement, plus d’expériences…et de confiance. Quelques années en plus aussi. Qui ont certainement peu à peu eu raison de la niaque de mes débuts… Car si je pouvais rouler des heures le rouge au front et le coeur aux tempes, je ne le peux plus. J’ai peur. Peur d’y rester. De plus en plus. Et c’est terrible… 😉
Donc la Marmotte 2022, quésaco ? Une édition d’anniversaire un peu spéciale puisqu’il nous est proposé de rajouter au parcours classique la fin du col de Sarenne et une deuxième montée de l’Alpes. Une idée un peu folle mais qui méritait d’être tentée. Au moins, il n’y aura pas le regret de ne pas avoir essayé 🙂 !!! Un format ultra de 225km et 6 300m de D+, ouvert à 500 participants. Nous n’étions que 350…

Cols : Col du glandon 24.1km 4.78%, Col du Télégraphe 11.5km 7.3%, Col du Galibier 17.6km 7%, Alpe d’Huez 13km 8%
Pour cette édition longue, le départ se fait à une heure où le soleil n’est pas encore levé. Nous sommes en petit commité, ça parle milles langues autour de moi, et même si je ne suis pas très en forme je suis bien content d’être là. L’excitation des départs, la tension adroitement installé par le speaker. Très bientôt, une longue route se dressera devant nous. Faite de cols mythiques et de paysages exceptionnels. L’Oisans. La Maurienne. Le Galibier. Autant de légendes inscrites profondément dans notre inconscient.
5h, c’est parti. A mon grand étonnement, ça part cool, dans les longues lignes droites menant à Allemond, puis les premières rampes du Glandon. Le jour se lève et entre les bruits des vitesses qui s’échangent, je profite à plein poumon de cette belle grimpée du Glandon. Sauvage. Déserte. Entourés par ces Géants bienveillants. A l’approche des cimes, la roche soudain se pare d’or. J’en ai le souffle coupé…

Col du Glandon, la première partie dans les profondeurs des montagnes…

Avant que le paysage ne change, au détour d’un barrage. Une vue grandiose sur le lac et les sommets escarpés. Ce n’est certes pas mon premier Glandon. Mais j’en suis encore une fois tout retourné…

Sommet du Glandon, en 2h et 06 minutes depuis Bourg d’Oisans. J’ai consulté mes archives. C’est 6 minutes de plus qu’en 2012 où nous étions partis comme des bourrins. Je ne peux qu’être satisfait de cette montée !
Vallée de la Maurienne. C’est une cyclo mais j’ai mal géré mon coup. Après une longue descente technique et sinueuse, j’ai fini par m’isoler. Et c’est tout seul vent de face que je ferai l’intégralité de la vallée. De nombreuses cartouches inutilement gaspillées… Mais voici déjà le Télégraphe, et sa belle route pas trop pentue… Une chance, car la chaleur se fait présente…

Sommet du Glandon, 4h40 depuis Bourg d’Oisans. C’est 14 minutes de moins qu’en 2012 soit 20 minutes de reprise depuis le Glandon. Il est vrai que j’ai beaucoup progressé au plat et en descente depuis mes jeunes années. Mais quand même. Je me surprend !
Fort de cette avance inattendue, je m’assois un moment au ravitaillement de Valloire. Il y a des chips, des Monster-Munch, des bananes, des oranges et des barres de la marque Jaune. Jambon et fromage sont les grands absent. C’est dommage. Mais c’est une course !!! Enfin une course. Je discute quelques instant avec une dame très gentille qui découvre la région pour la première fois. Elle peine apparemment à cacher son enthousiasme. Tout comme moi… 🙂
Mais nous voici déjà repartis. Sur les pentes ardues du Géant des Alpes. Un colosse. Est-ce Hydrus, est-ce Gaius ? Je me sens d’un coup comme Ico tout frêle dans cete joute inégale… Ployant dangereusement face à cette brutalité et les assauts répétés de l’Astre. Je m’accroche mais les crampes sont proches et le réservoir est vide. Vaincu. Mon final difficile au Solstice et la trop courte récupération ne m’ont pas permis de refaire les stocks. Je coince, mais ne me plains pas. Participer à cette Marmotte était si fortement compromis au mois d’avril lorsque cette mauvaise tendinite m’avait frappée. Cette tendinite, je la traine toujours. Comme une veille amie, elle me ralentie, et voyage avec moi. Quelques mètres encore, dernier effort. J’évite de regarder les cohortes de cyclistes me déposer. Me concentrant sur ce lieux et cet instant que je perçois déjà trop bref…

Le Galibier ne peut laisser longtemps indifférent. Il est beau et rude et comme les montagnes des contes pour enfant. On s’y s’en tour à tour petit. Et soudain si vivant…

Grimper un col. Aller au bout de soi. Consentir cet effort dans l’unique optique d’un complet relachement…

Je cache mon jeu. En vrai, j’ai des crampes dans les deux mollets…

Col du Galibier, 6h 47 d’efforts. C’est trois minutes de plus qu’en 2012. Le confortable matelas acquis dans la vallée et le Télégraphe vient de subir le même sort que ces glaciers qui devraient nous entourer… L’heure est à l’impuissante reculade…
Le Lautaret, cette longue descente vers la Romanche… La turquoise du lac Chambon. Les tunnels désormais très bien éclairés. Me voici déjà à Bourg d’Oisans. Ces premières rampes. Terribles. Ces premiers virages. Suffocant. Je coince et re-coince. Je suis devenu le cyclo le plus lent que cette Terre est portée. Le coup de chaud et le plomb accroché aux soquettes. Je baisse la tête mais rien rien n’y fait. Je suis une coquille vide. En 34×32. C’est quatres dents de plus qu’il y a 10ans et ce n’ai pourtant pas assez. L’Alpes. Cette montée mythique que je maudis. Pourquoi Hollandais n’en avez vous que pour elle. Quand l’on vient du Glandon. Quand on vient du Galibier. L’Alpes c’est grimper l’échelle alors que nous virvoltions au tronc des arbres. Mon cerveau en ébullition. Des chiffres. Encore et toujours ces chiffres. L’Alpe. C’est 21 virages, 13km, 8% de moyenne. 44 degré Celcius au plus chaud de la pente. C’est des spectateurs qui aujourd’hui pour nous suivre n’ont pas besoin de beaucoup courir. C’est un dernier combat. La voiture garé en bas. Mais une bribe de fierté pendue la haut. C’est interdit de s’arrêter. Alors on continu. Même si c’est mort…

Sommet de l’Alpe, après 10h23. C’est 1 heure et 10 minutes de plus qu’en 2012. 2heures et 10 minutes à lutter face à l’insolation et la panne d’énergie.
Pas de deuxième Alpe. Je termine la première irrémédiablement occis. Mon amour du vélo en ayant pris un sérieux coup… Il me faudra du temps je crois pour rebondir. D’autant que de cette Marmotte un peu trop pompeuse je n’ai pas tout aimé. Une impression désagréable de pompe à fric et aussi parfois de m’as-tu vu ? De la peine pour ces bénévoles jugée pas assez rapide. C’est à cause d’eux ta 4257ième place ? Pauvre buse. Si t’étais pas si fort et si je n’étais pas si maigre je te fouterai bien deux claques. Bref. Cessons cette mauvaise fois de mauvais perdant. J’ai échoué. Et je sais pour quoi. A vouloir se faire aussi gros que le boeuf on fini forcément par se bruler les ailes. L’essentiel est pourtant sauf. Un beau week-end. Partagé en compagnie du frangin. Un beau parcours. De milles émotions mêlées…

Randonnée, la Cascade de la Fare (la veille)

Randonnée, la Cascade de la Fare, en arrière plan, le Sabot (la veille)

Randonnée, l’Enversin d’Oz (le lendemain)
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Fiche
Descriptif :
Cyclosportive : La Marmotte 2022
Région : Rhône-Alpes
Dépt : Isère
Ville de départ : Bourg-d’Oisans (38520)
Difficulté : Haute
Distance : 175km / Dénivelé : 5000m
Durée : 10 heures 23 minutes
Sport : Cyclisme Route
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