2024
08.10

Si vous avez jamais passé la nuit à la belle étoile, vous savez qu’à l’heure où nous dormons, un monde mystérieux s’éveille dans la solitude et le silence. Alors les sources chantent bien plus clair, les étangs allument des petites flammes. Tous les esprits de la montagne vont et viennent librement ; et il y a dans l’air des frôlements, des bruits imperceptibles, comme si l’on entendait les branches grandir, l’herbe pousser. Le jour, c’est la vie des êtres ; mais la nuit, c’est la vie des choses. Quand on n’en a pas l’habitude, ça fait peur… (Les étoiles, Alphonse Daudet)

Cela m’a pris d’un coup… Une idée au moins aussi bête qu’elle est simple à mettre en œuvre… Cette nuit, c’est les Perséides qui est la nuit où il y a habituellement le plus d’étoiles filantes dans le ciel… Et chaque année je me dis qu’il faudrait que j’y assiste, et chaque année, il y a quelque chose de mieux à faire ou à regarder… Ce soir, la France jouera les Etats-Unis au basket en final des Jeux Olympiques… Et ce match, mais je ne le sais pas encore, sera un match d’anthologie…

J’ai choisi cependant de ne pas y souscrire, et d’aller m’isoler sur les hauteurs du Pilat pour la plus belle nuit qui soit… Parti du col du Planil, j’arpenterais d’abord le GR couvert de pavasse qui mène à la Jasserie… Il y a deux mois et demi je me suis fait une entorse grave à la cheville. Et il y a tout juste un mois et demi que je remarche à peu près… Autant dire que la démarche n’est pas très rassuré et que je prend mon temps, pesant à chaque instant l’endroit où je vais poser le pied…

Mais j’atteins tout de même et à la nuit tombé la petite cuvette en contrebas du Crêt de Bote où nous avions bivouaqué avec le frangin il y a un an de cela, pour la lune rose… La tente est vite montée, et c’est assis la tête en arrière que je pique-nique tandis que la lune disparaît derrière la Perdrix, ne laissant derrière elle qu’une nuit noire mais parsemées d’étoiles… Je ne sais plus combien j’en ai compté, je ne sais plus à quelle heure je suis allé me coucher, mais les Perséides à cette altitude sans lumière sont une expérience que je souhaite à tout un chacun… Les yeux perdus dans l’immensité de la nuit, sans repère temporel je me suis perdu. Quelque part entre les constellations d’animaux étranges et ces traits de lumières si éphémères mais si beau…

Et puis je me suis endormi, du sommeil dont les étoiles seules ont le secret.

 

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