07.07
Descriptif :
Cyclosportive : L’EDT Annecy/Semnoz 2013
Région : Rhône-Alpes
Dépt : Haute-Savoie
Ville de départ : Annecy (74000)
Difficulté : Haute
Distance : 128km / Dénivelé : 3600m
Durée : 5 heures 29 minutes et 01 secondes
Sport : Cyclisme Route
128 kms, 3600 m de d+, 6 cols… le voilà donc le menu du jour !
…, et je suis Finisher de l’Etape du Tour 2013. Après l’Ardéchoise en 2011 et la Marmotte en 2012, me voici donc à l’arrivé de l’une des plus grandes cyclo de France. Et que dire de cette étape si ce n’est qu’elle a tenu toutes ses promesses. Le parcours tout d’abord, tracé au cœur du massif des Bauges, entre Annecy et le Semnoz fut une synthèse parfaite entre richesses des paysages et praticité logistique. La météo ensuite puisqu’il a fait chaud, très chaud avec un ciel bleu, tout bleu comme on en avait peu vu cette année. Par le nombre et l’éclectisme des participants enfin puisque ce sont près de 11 475 participants (+ de 13500 inscrits) venus de 55 nations que je retrouvais au départ. Le Tour sera toujours bien plus qu’une simple épreuve sportive.
Courte par la distance, cette épreuve ne s’en est pas moins révélé intense par la succession des difficultés rencontrées, et surtout par son dernier col, classé HC, le Semnoz. Mais la multiplication des cyclos depuis le début de l’année avec notamment les 2 très longues distances (pour moi 🙂 ) qu’ont été le Raid Chevrières/Alès/Chevrières et le Tanargue Ardéchois me procure de bonnes jambes! Et bien que ce soit déjà ma 11° cyclosportive, c’est véritablement la première fois que j’aborde sereinement l’événement. Et cette intuition s’avéra juste puisque malgré un départ dans le sas n°10 (dossard 10135), je termine la course à la 996°/10623 place (852° au classement de la montagne) et ce grâce à un temps de 5h29min et 1sec.
Rendez-vous est donc prit le 20 juillet devant ma tv pour assister à la course des pros qui rendront très certainement ce temps ridicule… Je me contente d’ici là de faire un petit bilan de cette journée.
Le Départ
Petit dèj à l’hôtel. J’engloutis sans limite le pain et la confiture qui seront le carburant de la journée. Les départs décalés et mon dossard 10135 me laisse le temps de me préparer tranquillement. Le sas n°10 qui m’a été attribué ne partira qu’à 8h15 soit près d’1h15 après la première vague. Un peu déçu d’être aussi loin mais ce choix favorise la sécurité. Et même si ça part vite, les larges portions de route menant à St Jorioz laissent de la place pour doubler sans prendre de risques. Le parcours est court aujourd’hui, les jambes sont là et je choisis contrairement à mon habitude des départs prudents d’y aller à bloc, 38km/h de moyenne au compteur…quitte à exploser. La stratégie s’avéra en réalité payante puisque je parviens déjà à me replacer dès l’entame de la montée de la côte du Puget (col de 2e catégorie).
La partie usante
La densité des coureurs est désormais plus importante et il faut être vigilant à tout instant pour ne pas se faire happer par les plus rapides ou bloquer par les plus lents. Cela se passe globalement plutôt bien et j’arrive à doubler un nombre important de cyclistes. La montée est régulière et très belle, avec ses lacets ouvrant de superbes panorama sur le lac d’Annecy et sur les sommets environnants. Petite frayeur au sommet puisqu’un concurrent vient s’appuyer sur mon épaule suite à un refus de priorité. Je serais toujours effaré par le manque de civilité de certains participants sur ce genre de cyclo. Courte descente avant d’attaquer le col de Leschaux (col de 3° catégorie) qui s’avère finalement être une simple bosse.
Nouvelle descente, je reste prudent, serrant la droite pour permettre aux cyclistes plus à l’aise dans ce type d’exercice de s’exprimer pleinement. Nous passons devant le ravitaillement en nourriture que je dépasse sans m’arrêter. L’objectif premier de la journée reste le chrono. Nous attaquons la cote d’Aillon-le-Vieux (3° catégorie), traversons le charmant village d’Aillon le Jeune où un ravitaillement en eau a été mis en place par les organisateurs. Le col des Prés (2° catégorie) et ses 1142m d’altitude maintenant. Je passe les 2 premiers virages en épingles à la corde, la pente se durci quelque peu et je décide de jeter un coup d’œil sur la feuille de route afin de pouvoir gérer au mieux la suite du parcours. Nous venons alors de dépasser le 50° kilomètres et franchi l’ensemble des « petits » cols de la journée. L’ascension jusqu’ici effectué par palier nous a permis de conserver un rythme soutenu mais les choses vont changés puisqu’il nous reste un col de première à gravir avant l’ascension final du Semnoz.
La vraie montagne
Mais d’abord la descente vers Saint Jean d’Arvey… Une fois n’est pas coutume, je descends bien. La route privatisé permets d' »ouvrir » les trajectoires sans risque de se retrouver nez à nez avec une voiture. Je perds quand même des places mais je ne souhaite pas finir comme les quelques cyclistes qui sont tombés. Il s’agit de l’étape du Tour, certes, mais nous n’avons pas la formation des professionnels et le maître mot devrait rester celui du plaisir. Je m’arrête au ravito présent au pied du Mont-Revard pour faire le plein des bidons. Gros coup de cul avant un léger faux plat et une pente bien régulière sur 15 kms pour atteindre le sommet du Revard. Je m’accroche un moment dans la roue d’un concurrent anglais jusqu’à percevoir un « allez le 10135, en rouge, ça monte tout seul!!!! » qui me regonfle à bloc et me conduit à le dépasser. Désormais, c’est moi qui impose le train jusqu’au ravitaillement solide du Féclaz ou mon compagnon s’arrête. La fin de la montée est une formalité, et j’en profite pour attraper la bouteille et les barres placées dans le maillot afin de me ravitailler avant la descente. L’enrobée est propre, j’atteins les 68km/h dépassant ainsi les 64km/h atteint l’an dernier lors du Challenge Vercors. Nouveau ravitaillement en eau au pied de la descente avant de relancer sur le faux plat menant à Gruffy.
Le rythme est retombé, chaque participant tentant maintenant de récupérer avant l’entame de la dernière rampe. nous remontons vers Quintal qui marque le début des souffrances. Les pourcentages deviennent sévères, mais le public est là pour nous soutenir. J’entends une nouvelle fois mon nom, « allez en rouge, c’est la dernière difficulté!!! » Je comprends à ce moment là que je viens de réaliser un gros parcours puisque je retrouve autour de moi des dossards à 3 chiffres. Ne pas craquer, c’est ce que je me répète durant toute l’ascension…les premières crampes se font sentir. Il fait super chaud, 11 kms d’ascension à 8,5 % de moyenne sont devant nous… Certains passage frôlent les 10 % de moyenne, 13 % au plus fort. Il fait chaud… Je lutte pour ne pas mettre pied à terre comme bon nombre de participants. Je m’arrête au ravitaillement en eau situé à mi-chemin, vidant 2 bidons d’une traite. Je suis déshydraté. Je repars, une fois encore les spectateurs sont là pour nous encourager…ça monte, doucement, tour après tour, je me concentre sur le bitume afin de faire le vide. La montée, c’est dans la tête,… mais un robot n’a pas de tête,….quelle excuse pour s’arrêter? Je double, je continue,…encore. Déjà la flamme rouge, enfin la flamme rouge, il reste seulement un kilomètre, encore un kilomètre. Certains se réchauffent au soleil pour faire bonne figure sur la photo finish mais je suis bien loin de ces considérations esthétiques, je tire la langue, je souffle. En finir, et le plus vite possible…500m, 200….un virage sur la droite, je lance mes dernières forces…
Le Final
Je franchis la ligne, je suis cette fois Finisher de l’EDT à 23.34km/h de moyenne! Je savoure cet instant, partagé entre la fatigue et la satisfaction d’être allé au bout de l’étape. Celle de faire comme les pros que j’ai si souvent regardé à la télé et rêvé d’imiter. Après une courte pause au sommet, il ne me reste plus qu’à rejoindre le village étape. Nous redescendons par la même route, celle-ci étant scindée en deux, et j’en profite pour glisser quelques encouragements à ceux qui en termine à leur tour. Nous sommes fous. 15km encore, nous retrouvons le village où nous recevons un accueil chaleureux et une collation bienvenue. Cette journée sera définitivement mémorable!
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